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Las bizarrías de Belisa fut probablement la dernière comédie urbaine écrite par Lope de Vega. Si le manuscrit autographe nous donne la date de rédaction, le 24 mai 1634, nous sommes réduits à émettre des hypothèses par rapport au lieu (certainement Madrid, vraisemblablement un corral de comedias) et la date (entre juin et décembre 1634) de sa première représentation. En revanche, nous avons un témoignage qui nous apprend qu’elle a été jouée devant les Rois en 1635. La pièce prouve la maitrise incontestable du vieux dramaturge nullement enclin à laisser sa place à la nouvelle génération de poètes, avec Calderón de la Barca en tête, qui le concurrence dans les corrales et le devance, à ses yeux, dans le Salon doré du Palais royal, voire dans les appartements privés de la reine…
Quoi qu’il en soit, si nous pouvons considérer Las bizarrías de Belisa comme étant presque un testament théâtral, il n’est pas, loin de là, une simple reprise de procédés éculés mais, bien au contraire, une synthèse parfaite d’un univers dramatique dont l’inventeur n’est autre que Lope lui-même. Synthèse mise au service d’un personnage, Belisa, qui reprend à lui tout seul un large éventail de possibles féminins… [Juan Carlos Garrot Zambrana]