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La récente affaire des sorcières du Lancashire, résultat de la collaboration entre Thomas Heywood et Richard Brome, est une pièce d’actualité par excellence. Elle fut représentée en juillet et août 1634, à Londres, au théâtre du Globe, par la prestigieuse Compagnie des Acteurs du Roi (King’s Men), au moment même où l’affaire des « sorcières » du Lancashire et leur procès public retenaient l’attention publique. Mais même si l’on doit la représentation à des évenéments historiquement établis, l’œuvre n’en dépeint pas moins une région, une société rurale, des mœurs caractéristiques du nord de l’Angleterre dans les années 1630, partagée entre obscurantisme, persécution et rationalité.
C’est dans ce contexte plutôt réaliste que le surnaturel fait irruption de façon spectaculaire, avec sabbat des « sorcières », métamorphoses diverses d’êtres humains en animaux, apparitions ou disparitions magiques, scènes de repas ou de banquet sous le signe d’« esprits » maléfiques. Bien que la pièce ait été montée avant la résolution de l’ « affaire » judiciaire évoquée, on voit bien que l’identification et l’élimination de telles influences néfastes sont nécessaires pour effectuer la restauration de l’ordre social.