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La Renaissance opère une double rupture du point de vue théâtral : d’un côté elle veut inventer un nouveau théâtre par rapport à celui des anciens, grecs et notamment latins, qui est de plus en plus connu, et qui constitue néanmoins un référent ; d’un autre elle se sépare du théâtre du Moyen Âge qui s’est constitué indépendamment de la tradition classique, mais si rupture il y a, des continuités sont également bien perceptibles.
Ce théâtre, certes, s’insurge de manière plus au moins explicite contre les règles mais il s’en donnera des nouvelles ; il sera également capable de se renouveler notamment grâce à l’apport de la musique qui rend possible la naissance de nouveaux genres tels que le mélodrame et l’opéra qui vont bien au-delà de la simple hybridation tragédie-comédie.
Les articles ici réunis analysent l’invention de ce nouveau théâtre sous plusieurs angles : l’apparition d’un discours théorique « moderne » ; la naissance d’un théâtre professionnel, changement majeur qui instaure des rapports dramaturge-acteurs-public inédits, un tel théâtre ne se soucie guère de ce discours ; la récupération de la tragédie ; la naissance du mélodrame ou, encore, les liens entre prosodie et musique. Comme il est de rigueur dans tous les travaux de l’équipe Scène européenne, les études recouvrent différentes aires culturelles : Angleterre, Espagne, France et Italie y sont convoquées.
L’invention des règles : théâtre et politique culturelle en Europe (1550-1650)
Enrica Zanin
L’Argument de théâtre comme un lieu de réflexions théoriques
Sandrine Berrégard
Dialogue narration danse musique : le backstage de la comédie
Marzia Pieri
À propos de l’approche pragmatique de la tragedia espagnole du Siècle d’or (Virués, Lope de Vega, Calderón)
Christophe Couderc
Formes du mélodrame dans le XVIIe siècle
Roberto Gigliucci
Parlar cantando : Lulli/Lully et la prosodie du vers français de son temps. Notule apéritive
Philippe Caron